SailGP: "Saint-Tropez est dans un coin de ma tête", assure Quentin Delapierre, le pilote français, à près de 2 mois du Grand prix de France

Les douze catamarans d’exception du Sail Grand Prix ont mis le cap sur l’île de Portsea, la seule ville-île du Royaume-Uni. Des tribunes dressées le long du Solent, la vue sur le stade nautique, la Manche et les côtes normandes est imprenable. Sur la gauche, le château de Southsea semble dominer le spectacle des F50 (15m).
Les Bleus attaquent aujourd’hui le Grand Prix de Grande-Bretagne, le couteau entre les dents. Deux fois troisième des dernières courses américaines (San Francisco et New York), l’équipage de Quentin Delapierre a frôlé la victoire et affiché un beau potentiel. Le pilote tricolore espère accrocher un nouveau podium à Portsmouth, à moins de deux mois de l’épreuve de Saint-Tropez (12-13 septembre).
Quel bilan tirez-vous de la campagne américaine?
Le bilan est plutôt positif. Los Angeles n’était que notre deuxième grand prix de la saison (1), il a fallu se mettre dans le bain. On y a fait une très belle première manche de qualification, avant d’accuser un problème technique au niveau des foils. Puis on était bien dans le coup à San Francisco et New York, on s’est senti très solides. J’ai une petite frustration après la finale de San Francisco, vu qu’on était en tête jusqu’au dernier bord. Mais c’est beaucoup de positif notamment après les petits changements qu’on a effectués, en préparation et à bord, c’était stimulant à naviguer.
Au niveau comptable, et avec votre objectif d’être troisième pour la grande finale d’Abou Dabi, quelle serait la tournée européenne parfaite?
L’idéal serait d’enchaîner les finales, peu importe la place. On sait que, comptablement, c’est une bonne affaire au classement général. Et puis, il faudrait faire le jump, se rapprocher de la gagne. Les Espagnols marchent sur l’eau en ce moment mais ils ne sont pas invincibles et on va continuer d’essayer de se rapprocher d’eux et d’aborder ces grands prix avec humilité.
Les Espagnols semblent intouchables, affichant des temps de vol très élevés. Pourquoi?
Ce qu’ils font bien, c’est que quand il y a un cut, une perf à faire, ça bascule de leur côté. Ce n’est pas de la chance. Le niveau de confiance qu’ils affichent et leur niveau à bord leur donnent une belle longueur d’avance.
Les réparations des bateaux après l’incident d’aile des Australiens fin mars vous ont-elles rassuré?
Oui, il n’y a aucun problème désormais. C’est vrai que l’accident des Australiens a été traumatique pour nous et l’ensemble de la flotte, elle aurait pu tomber sur l’un des marins et causer de sérieuses blessures. Mais aujourd’hui, tout va bien.
À quoi vous attendez-vous sur le plan d’eau de Porstmouth, que vous allez découvrir à bord d’un F50?
C’est un plan d’eau que je qualifierais d’agricole, avec pas mal de courants et des vents dominants qui viennent du large. Ce sont des conditions que l’on n’a quasiment jamais vu sur le circuit, il va falloir s’adapter. Et puis, on s’attend à une grosse ferveur dans le site de Port Solent, la plus importante école de voile du pays, et ça donne envie de performer.
Pensez-vous déjà au Grand prix de France à Saint-Tropez?
Oui bien sûr. Avec Sydney, c’est le plus beau grand prix de la saison pour moi. C’est un fleuron de la culture française et de sa douceur de vivre, on y est très bien et les équipages étrangers se régalent. Je compte les jours et c’est dans un coin de ma tête de gagner là-bas. C’est un vrai objectif.
1. Les Français ont été privés des deux premiers Grands Prix de la saison. À Dubaï, aux Émirats arabes unis, l’organisation n’a pas pu fournir le F50 tricolore dans les délais. Puis à Auckland, en Nouvelle Zélande, le bateau a été victime d’une avarie d’aile dans le transport.
Var-Matin